La pollution extérieure, on connaît. Mais chez soi ? C'est pire, assurent les scientifiques. Maison ou appartement, zoom et conseils pour la qualité de l'air de votre intérieur...

Chaque jour, une personne avale environ 1,5 kg de nourriture et inhale 15 kg (12 000 litres) d'air. Or, si nous commençons à bien connaître ce que nous mangeons, nous ignorons souvent ce que nous respirons. Une première étude de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (Oqai), avait montré qu'il existait une spécificité de la pollution à l'intérieur des logements. La conclusion était sans appel : l'air que nous respirons dans nos maisons et nos bureaux n'est pas de bonne qualité. On peut même dire qu'il est pire que celui des rues et susceptible de provoquer plus de dégâts que la pollution atmosphérique. Les causes sont nombreuses en dehors du tabagisme, dont nous connaissons tous les dangers, et des acariens, ces monstres microscopiques, dont personne n'ignore la laideur qui leur vaut un droit de passage permanent dans les magazines généralistes. Moins spectaculaires mais tout aussi dangereux, sinon plus :

- Les composés organiques volatils (COV), qui émanent des matériaux de construction, des revêtements de sol, des isolants ou des peintures. Ils sont de plus en plus contrôlés, et de nouveaux produits "COV free" apparaissent régulièrement pour répondre aux directives européennes (voir plus loin).

- Les panneaux de bois aggloméré dont on fait les meubles, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé et provoquer des allergies, des irritations des voies respiratoires, des maux de tête et même pire... - Le dioxyde de carbone (CO2) majoritairement provoqué par notre respiration et par le confinement.

- Les produits ménagers (désinfectants, nettoyants, lingettes, bougies) souvent composés de polluants pétrochimiques volatils et persistants.

- Le monoxyde de carbone et le dioxyde d'azote, qui peuvent émaner d'appareils de chauffage défectueux (chauffe-eau, poêles à bois...), et sont non seulement polluants mais extrêmement dangereux. - Les polluants biologiques (poils de chat, pollens, blattes, moisissures), de plus en plus allergènes.

- L'amiante, désormais interdit de séjour, qui subsiste dans des isolations anciennes et doit faire l'objet d'un diagnostic à l'occasion de la vente du bien immobilier.

- Le radon, un gaz radioactif naturel, qui est plus ou moins présent selon les régions et qui peut s'accumuler dans les bâtiments.

Comment combattre cette pollution intérieure multiforme ? En s'en débarrassant et en supprimant les sources. Faire tourner l'air dans la maison ou l'appartement S'en débarrasser, c'est avant tout l'affaire de chacun, même si, en édictant des lois qui rendent obligatoire la ventilation dans les bâtiments, on nous simplifie la tâche. En France, la part des logements anciens, non soumise à la règle instaurant le principe d'une ventilation permanente, représente encore la majorité des constructions. Dans les vieilles maisons, l'aération se fait "naturellement" via les portes et les fenêtres peu jointives qui laissaient passer l'air. Le problème devient crucial dès lors que, pour faire des économies d'énergies, on isole à outrance en oubliant que l'air qui reste enfermé n'est pas des plus sains. À ne pas oublier donc, dès qu'on entreprend des travaux de rénovation !

a situation devrait être meilleure dans les logements plus récents qui, eux, sont moins pollués grâce aux systèmes mécanisés (VMC). Malheureusement, des dysfonctionnements fréquents limitent fortement la fiabilité de ces systèmes ; des études récentes de l'Oqai le montrent. En cause, le comportement des occupants qui n'appliquent pas les règles de maintenance. Car une VMC est une arme à double tranchant : elle participe au renouvellement de l'air, mais peut être source de pollution si son entretien, et notamment celui des filtres, n'est pas effectué régulièrement. Or les mesures ont montré que les débits d'air en cuisine ou en salle de bains atteignent rarement les niveaux visés : dans respectivement 84 % et 63,5 % des cas, les résultats sont inférieurs à la référence ! (Source : Rapport Oqai, juin 2009.) Ce qui est certain, c'est que la ventilation ne peut parvenir à elle seule à éliminer les nombreux polluants observés dans les logements et qu'un effort primordial doit être fait en amont, par la diminution des émissions à la source. Et cela, c'est le travail des industriels.

Conseils de spécialistes pour un air pur chez vous :

- Ouvrir en grand les fenêtres de la maison au minimum 15 minutes par jour et aérer le lit. Ainsi, l'humidité et les COV sont en grande partie éliminés. Pendant l'aération éteindre ou baisser au maximum les appareils de chauffage.

- Ne pas boucher pas les entrées d'air ni les grilles ou bouches d'extraction. Les dépoussiérer et les nettoyer tous les ans. Ne pas les cacher derrière un revêtement ou un meuble.

- Faire vérifier votre VMC par le spécialiste tous les 3 ans.

- Pendant des travaux, sortir de la pièce pour faire des pauses et passer régulièrement l'aspirateur pour éliminer les poussières.

- Après les travaux, surventilez (au moins 28 jours pour la peinture ou le traitement du bois).

- Après l'achat de nouveaux meubles, les polluants libérés par les colles, les emballages et les matériaux traités ne sont évacués qu'au bout de 5 à 6 mois. Aérer la pièce plus longtemps, chaque jour.

- Les produits d'entretien et parfums d'ambiance sont aussi de grands pollueurs. Préférer des produits composés d'ingrédients biologiques, sans solvant ni conservateur. Quant aux ioniseurs et purificateurs d'air, leur efficacité est encore controversée puisqu'ils produisent de l'ozone. - Éviter de laisser entrer vos animaux domestiques dans les chambres. Les brosser à l'extérieur, si possible.

- L'effet des plantes est sujet à polémique, car si certaines d'entre elles absorbent les substances nocives, d'autres peuvent aussi en libérer. La Maison Des Travaux d'Annecy se positionne comme un facilitateur pour vos projets travaux, n'hésitez pas à contacter notre courtier !